Photo Alpagas

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mardi 17 novembre 2015

Argentine du 3 au 10 novembre : parc national Los Glacieres : Perito Moreno, El Chaltén


493 kilomètres parcourus du 3 au 10 novembre
10 347 kilomètres parcourus depuis le départ



Mardi 3 novembre :

Et bien aujourd’hui, nous n’avons pas grand-chose à vous raconter. Il s’agit d’une petite journée intendance comme il en faut de temps en temps : ménage (de nous et du camping-car), courses, vidange du moteur, internet, laverie...
En fin d’après-midi, nous allons marcher dans la ville d’El Calafate. Elle paraît bien propre et bien arrangée. Un peu trop à notre goût. Tout est fait pour le touriste fraichement débarqué à l’aéroport et venu passer la journée dans cette ville pour aller voir le glacier du Perito Moreno. Il n’y a que des boutiques de babioles hyper chères et des agences de tourisme vendant très chères des excursions aux touristes non motorisés.
Nous achetons quand même quelques spécialités de la ville dont quelques chocolats et un pot de confiture de fruits ayant donnés le nom à la ville. Les baies de Calafate ressemblent à nos myrtilles. Les arbustes actuellement en fleurs (c’est le printemps !) sont superbes.
Ils en font aussi de la liqueur qui se marie très bien avec un petit verre de Chardonnay ! (voir dernier article).
Le centre d’interprétation d'El Calafate sur le parc national du Perito Moreno mérite tout de même un détour. Il explique bien le phénomène particulier de ce glacier que nous vous expliquerons un peu plus loin. Il expose également de belles photos et explications sur la population indigène qui peuplait auparavant la région : les Tehuelches.
Nous hésitons à programmer une sortie en bateau pour aller voir les glaciers de près (ou pas forcément). Mais après ce que nous avons vu au glacier Grey dans le parc national Torres del Paine et avec ce qui nous attend au Perito Moreno, nous faisons le choix de ne pas en réserver une. On devient difficile avec toutes ces belles choses que l’on voit !
Il est 19 heures, nous décidons de prendre la route pour nous approcher de l’entrée du parc du Perito Moreno. Nous longeons la superbe route qui longe le Lago Argentino d’un bleu extraordinaire.

De magnifiques nuages coiffent les montagnes pelées autour de nous et ce, avec une magnifique lumière de fin de journée où le soleil vient se coucher derrière les sommets.

La route est bien droite et traverse la steppe patagonienne.
Nous bivouaquons juste à l’entrée du parc qui ferme à 19 heures. L’endroit est (du moins, paraît...) paradisiaque pour y passer la nuit.
Ce soir, apéro pour fêter nos 10 000 premiers kilomètres du voyage en Amérique du sud parcourus depuis notre arrivée il y a bientôt 3 mois. Et nous en prenons un deuxième car ces kilomètres se sont passés sans aucun problème (T’en fait pas Miguel, on trouve d’autres raisons que les pneus crevés pour boire un verre.)
Couchés dans le lit, nous ouvrons la fenêtre de la capucine pour savourer la vue sur le lac et les montagnes. Nous nous disons : « enfin, une nuit calme qui s’annonce, sans voitures, sans chiens, sans joueurs de foot, sans vent ! ». Quand, tout à coup, l’énorme groupe électrogène alimentant en électricité la maison se met en route à 20 mètres de nous !!! Il fait un bruit de motoculteur et il en fera ainsi pendant 15 minutes toutes les heures... Heureusement, les Mollalpagas sont sponsorisés par la société Quiès !
Mercredi 4 novembre :

Le matin, dès 8 heures, nous pouvons être les premiers à entrer dans le site pour profiter pleinement du glacier avant l’arrivée des bus de touristes.
Mais il faut encore parcourir plus de 20 km de route sinueuse. Elle est cependant magnifique car elle longe le lac Argentino et puis, nous commençons à voir le Perito Moreno !
8h30, nous sommes donc les premiers à emprunter le superbe réseau de nouvelles passerelles aménagées depuis 2009 sur 4 km, qui permet de s’approcher du Perito Moreno.


Bon, le Perito Moreno, c’est quoi ? Et bien, nous sommes dans le parc national Los Glacieres (le plus grand du pays) qui s’étend sur 724 000 hectares dans le sud-ouest de la Patagonie argentine, le long de la frontière chilienne. Sa beauté et sa richesse naturelle exceptionnelles lui valent de figurer au Patrimoine Mondial Naturel de l’Unesco.

Et comme le résume si bien notre guide vert (le livre bien entendu) : « Inutile de s’avancer bien loin pour toucher du doigt le sublime, ni de s’élever bien haut pour avoir le sentiment de tutoyer les cimes ».




Baptisé ainsi en hommage à un explorateur argentin, le Perito Moreno est une impressionnante langue de glace de plus de 30 km de long et de 257 km² de superficie. Le front glaciaire qui nous fait face s’étire sur 5 km de large. Il s’élève à 60 mètres de haut et repose par 180 mètres de profondeur.
Il fait partie du gigantesque bloc de glace Hielo Continental Patagonico. Il s’agit du plus grand glacier continental au monde, d’une superficie de 10 000 km². Il s’agit du même bloc de glace où nous avons vu plus au sud, côté chilien, le glacier Grey. A certains endroits, son épaisseur atteint 700 mètres.
Le Perito Moreno est un des rares glaciers à ne pas être en régression. Il avance d’environ 2 mètres par jour (soit 700 mètres par an) jusqu’à toucher la péninsule Magellan d’où nous le contemplons depuis des belvédères. C’est d’ailleurs le cas actuellement. Coupant le lac en deux, il empêche ainsi les eaux de s’écouler vers la mer. Dans les mois à venir, l’eau va monter de 25 mètres sur le secteur sud jusqu’à inonder les rives et engloutir la forêt. Elle va faire alors pression sur le front et créer un tunnel de glace jusqu’à l’exceptionnel phénomène de rupture où tout se casse. Ce cycle se reproduit tous les 2 à 4 ans, parfois jusqu’à 10 ans. La dernière rupture remonte à 2012.
Observez sur les photos suivantes la vitesse où le phénomène se produit entre le 12 mars et le 14 mars 2004.




Voici une petite vidéo de celle de 2004 et de celle de 2012.
Comme le glacier est en mouvement, nous guettons toute la journée le moindre craquement et effondrement d’un bloc ou carrément d’un pan de mur avant qu’il ne sombre dans les eaux profondes du lac. Le spectacle est saisissant d’autant plus qu’il s’accompagne de bruits ressemblant à des coups de tonnerre, parfois même des coups de fusils. Le glacier gronde sans arrêt. Soyez attentif sur la vidéo qui suit au bruit, durant les 20 premières secondes de la séquence.

Devant ce front glaciaire, flottent des milliers de blocs de glace et d’icebergs. En fondant, ce sont eux seuls qui alimentent en eau le lac Argentino, le plus grand du pays.

Par contre, le glacier a joué avec mes nerfs toute la journée. En tant que photographe (amateur !), qu’il est compliqué de viser au bon endroit sur ces 5 km de front glaciaire au bon moment, celui où s’effondre un pan de mur ! Juste au moment où nous arrivons sur le site, comme pour nous souhaiter la bienvenue, un pan de mur tombe dans l’eau. Par chance, j’ai bien zoomé dessus et au moment où je déclenche la photo, l’écran m’affiche « Error system ». Je manque de lancer mon appareil dans les eaux froides du lac. Quelques heures plus tard, nous sommes toujours en train de scruter ce mastodonte. Rien ne se passe quand tout à coup, deux énormes condórs passent à basse altitude juste au dessus de nous.

Je les prends en photo et évidement au même moment, un deuxième pan de glace s’effondre mais je ne suis pas prêt. Un « oh » dépité surgit des bouches des visiteurs armés de leur appareil photo... et un bon fou rire collectif s’en suit ! Et puis, le spectacle pour nos 8 yeux et autant d’oreilles est tout simplement fabuleux.
Les enfants apprécient et reportent d’un trait de crayon sur leurs cahiers de voyages ce qu’ils observent. 


Nous avons la chance de pouvoir rester longtemps sur le site et de pouvoir repérer les endroits de fragilité du front glaciaire et ainsi de scruter plus ces endroits. Nous guettons surtout une énorme tour qui menace de s’effondrer. Tout autour d’elle, les autres sont déjà tombées. Nous voyons bien que de nombreux petits blocs de glace s’effritent autour d’elle. Nous attendons.
Nous voyons cette fameuse tour au centre de la vidéo qui suit.
Nous attendons encore... puis, nous montons au camping-car manger et nous réchauffer un petit peu car cela fait déjà 3 heures que nous sommes dehors sans trop bouger. Nous redescendons... la tour est tombée...
Nous empruntons le réseau de passerelles à gauche du glacier qui se jette dans le Brazo Rico.
 Nous traversons la forêt et c’est trop beau !
Nous descendons au pied du géant et nous nous rendons compte de sa hauteur.  De ce côté-là, le glacier semble plus calme et rien ne tombe dans l’eau.



Bon, l’après-midi sera encore plus sympa. Notre patience va être récompensée. Voici quelques photos et vidéos !

Un pan de mur haut comme un immeuble de plus de 10 étages s’écrase dans le lac, créant une vague énorme.


Une dizaine de secondes plus tard, le bloc que l’on croyait éparpillé en plusieurs petits morceaux remonte d’un coup à la surface de l’eau, tel un glaçon jeté dans un verre de Ricard.


Voici ce même iceberg, quelques heures plus tard qui a rejoint l’étendue de blocs tombés du glacier. Je vous laisse apprécier sa taille !
Et une autre vidéo :
Voici la même séquence en photos extraites de la vidéo :









Puis, sur la vidéo suivante, un nouveau bloc tombe.
Remarquez sur les 2 photos suivantes extraites là aussi de la vidéo les projections d’eau.

La végétation est également superbe comme ces jolies fleurs de Notro.

Le fait d’avoir pu rester pendant plusieurs heures à observer ce spectacle que la nature nous offre, nous a permis de le voir avec différents degrés d’ensoleillement et donc de lumières. Nous avons sous les yeux toutes les nuances de bleu qui existent !



Nous quittons le site à sa fermeture et repartons avec pleins de souvenirs gravés à jamais dans un coin de nous-même.
Nous reprenons la route pour revenir sur la ville d’El Calafate car il ne nous est pas permis d’y rester pour la nuit. Nous revenons dormir sur le parking de l’office de tourisme.

Jeudi 5 novembre :

Les températures remontent car nous remontons un peu vers le nord et parce que nous avançons dans la saison. Nous nous en rendons compte surtout le matin au réveil où il ne fait plus 6° dans le camping-car mais quasiment 15° !
Journée repos ! Ben oui, ne rigolez pas... Il faut bien se reposer aussi un petit peu...
Recherche d’usine à gaz pour remplir la bouteille vide. Elle est en rupture et sera réapprovisionnée demain à 10 heures. L’usine la plus proche est à 200 km. Nous en avons une deuxième... ouf !
Jeux extérieurs pour Anaïs et Victor pendant 4 heures sur une énorme aire en bois. Magnifique.
Et entretien du camping-car pour moi. Je termine le changement de mon filtre à air, de mon filtre à gasoil et de mon pré filtre à gasoil. Les filtres avaient été achetés en France et j’ai bien fait car il y a très peu de Ducato en circulation ici. Réparation des gaines de chauffage sous le châssis percées par les projections de cailloux. Ça fait du bien de mettre les mains dedans...

Dans l’après-midi, nous allons visiter le Centro de Interpretación Calafate, un musée extrêmement bien fait sur l’histoire de la région depuis les dinosaures jusqu’à aujourd’hui.
 Jolie expo de photos sur les peuples indigènes.

Victor est bien entendu enchanté par les reproductions de squelettes de dinosaures.

Le musée est bien vivant avec les sons, les vidéos, les maquettes... Nous sommes tous surpris par ce Megaterio, mammifère géant haut de 6 à 8 mètres, aujourd’hui disparu mais qui a quand même cohabité avec les premiers indigènes il y a entre 10 à 14 000 ans.
Nous dormons devant le musée afin de bénéficier du wifi. Autour du camping-car, un joli Bandurría.

Vendredi 6 novembre :

Nous retournons chercher du gaz comme convenu avec notre marchand qui nous avait dit de repasser aujourd’hui à 10 heures. Et bien, aujourd’hui, il nous dit de repasser demain  à 10 heures ! Il aura du gaz. Enfin peut-être...
Nous quittons El Calafate, longeons le magnifique et splendide lac Argentino aux eaux alimentées par le glacier Perito Moreno. Le turquoise de l’eau est incroyable, vraiment incroyable. Nous faisons une pause repas au bord du río Santa Cruz où vient se déverser ce lac.
Nous y rencontrons un couple de cyclistes australiens arrivés hier en Amérique du Sud à El Calafate pour rejoindre en 1 an la Colombie en remontant la Cordillère des Andes. Quel courage ! Nous discutons de leurs précédentes expériences, notamment de celle où ils sont partis du Canada pour arriver au Mexique en 7 mois... Nous partageons un café, remplissons leurs gourdes d’eau. Anaïs offre à la jeune femme un petit bijou qu’elle a fabriqué et reçoit en échange une petite peluche Koala ! Nos chemins se séparent, peut-être nous recroiserons-nous dans les mois à venir...
Nous roulons sur la RN40 et ses grandes lignes droites bordées de... rien.
Les paysages sont vallonnés mais la végétation est rase, très rase et se limite à des herbes et des graminées.

Puis nous bifurquons en direction de notre prochaine étape, le parc national Los Glacieres mais à présent sur la partie Nord. Pendant quasiment 100 kilomètres, nous longeons le lac Viedma.

Lui aussi est un lac alimenté par les fontes des glaciers, notamment le glacier Viedma que nous apercevons de loin.
La route est droite, très droite mais les paysages sont superbes. A notre gauche, le turquoise du lac et en toile de fond, le fameux Fitz Roy, haut de 3400 mètres d’où nous nous rapprochons tout au long de cette ligne droite de 100 km. C’est incroyablement beau, d’autant plus, qu’aujourd’hui, nous avons un grand ciel bleu et il fait chaud !

Nous entrons dans le parc national Los Glacieres - Zona Norte-Lago Viedma lui aussi classé au Patrimoine Mondial.
Nous arrivons à la petite ville d’El Chaltén. La ville est récente et a été construite en 1985 pour les trekkeurs et grimpeurs venus du monde entier. Tout est orienté vers le tourisme évidemment mais la ville reste jolie, les boutiques discrètes et beaucoup moins agressives par la publicité qu’à El Calafate. Dans les rues, il y a plein de jeunes et moins jeunes en sac de rando avec la toile de tente sur le dos. L’ambiance est sympa : musique, parties de foot s’improvisent dans les rues.
Nous nous garons sur la place du village où là aussi, une énorme structure de jeux ravit les enfants et leurs parents qui en profitent pour aller boire une bière à la terrasse de café juste en face. Il fait chaud, nous sommes au pied du Fitz Roy et savourons notre chance de le voir dégagé.


Rentrés au camping-car, nous y trouvons une température de 27°, ce qui ne nous était pas arrivé depuis le nord de l’Argentine...
Nous dégustons nos pizzas cuites dans notre four (et oui, c’est le grand luxe !) et allons regarder un « C’est pas sorcier » sur les félins suite aux nombreuses questions des enfants sur les pumas des parcs nationaux d’Argentine.
Samedi 7 novembre :
En fin de matinée, nous allons visiter le centre des visiteurs du parc superbement bien fait. Les garde-parcs nous conseillent au mieux sur les randos à faire en fonction de l’âge des enfants. Il y a beaucoup de maquettes, de panneaux, d’animaux empaillés...

On nous explique que si nous voyons des pumas ou des cervidés appelés huemul (espèce en voie de disparition), il faut les prendre en photo, repérer le lieu et leur activité et le signaler aux garde-parcs. Pour rassurer mon papa, les pumas ne sont pas dangereux et fuient l’homme... Bon, on a quand même appris que Monsieur Perito Moreno a été attaqué par un puma !
Après manger, nous partons randonner pendant 9 kilomètres autour de la Laguna Capri avec un dénivelé de 350 mètres.

Rapidement, nous avons un point de vue sur les constructions en bois du village.
Nous admirons le cours de la rivière depuis le mirador Río de las vueltas. La piste qui le longe est celle que nous emprunterons en fin de journée.
Puis de nouveau, un condór accompagne notre marche en planant très haut dans le ciel.
Nous traversons une magnifique forêt et arrivons à un premier point de vue sur le Fitz Roy perché à 3405 mètres d’altitude. Le voici :
Bon, j’exagère, il a certes la tête dans les nuages mais nous avons un joli panorama des montagnes voisines dont certaines portent le nom d’aviateurs de l’Aéropostale Française (Saint Exupéry, Guillaumet, Mermoz...).
Un peu plus loin, nous voyons le glacier Piedras blancas.
Nous continuons et arrivons à la Laguna Capri. Petite pause goûter avant de redescendre vers El Chaltén.

Une fois encore, la végétation rencontrée est magnifique.



De retour, nous décidons de nous rapprocher du Lago del Desierto distant seulement de 37 kilomètres du bourg par la piste 41. Mais nous n’imaginions pas une piste si mauvaise, même si le garde-parc nous avait dit qu’elle n’était pas consolidée. C’est le moins que l’on puisse en dire. Nous roulons par moment sur des grosses pierres qui roulent sous les roues du camping-car qui en souffre un peu. La vitesse plafonne à 30 km/h.
Mais les paysages sont magnifiques et la piste suit un joli cours d’eau qui serpente au pied des montagnes.
 


D’un coup, le mont Fitz Roy nous révèle sa beauté une fois que les nuages accrochés à lui depuis ce matin partent. (Au fait, Fitz Roy était le commandant du navire qui a mené Darwin autour du monde...)

A défaut d’en voir un vivant, Victor est ravi de trouver un crâne de huemul, ce cervidé de Patagonie.
Nous nous rendons compte que nous pourrons difficilement atteindre notre but ce soir, mais trouvons difficilement une place pour bivouaquer. Enfin, c’est chose faite en pleine nature sur le bord de la piste.
Dimanche 8 novembre :
Ce matin, nous continuons notre piste et rencontrons une sacrée difficulté : pour la première fois, le camping-car ne veut pas monter la côte. A la troisième tentative, avec un peu de vitesse, j’arrive enfin à la franchir. Audrey n’y croyait pas, moi à peine... Un peu plus loin, nous faisons face à une sacré descente où j’hésite à passer, pensant au retour.
Mais nous ne sommes plus qu’à 3 km du but. J’hésite encore puis j’y vais. On verra bien au retour. Au pire, il y aura toujours un 4x4 pour nous tracter !
Nous arrivons au bord du Lago del Desierto. Il est étroit et très long. Ses eaux sont incroyablement cristallines.
En début d’après-midi, nous faisons encore une jolie balade en direction du glacier Huemul.




 


Il y a seulement 1,5 km pour y aller mais ça monte, ça monte... Il y a même des cordes en fin de parcours pour s’y agripper ! La forêt splendide est traversée par un joli cours d’eau descendant du glacier en cascade.

 
Au bout de 50 minutes, nous arrivons à la lagune surplombée par le glacier. L’eau est couleur menthe glaciale ! Incroyable !! Le glacier à quelques dizaines de mètres de nous est grandiose.




Redescente au camping-car où les enfants jouent dans une petite cabane de branches, puis avec une petite Sofia, qui monte dessiner dans le camping-car.

Moi je profite de la proximité de la rivière pour remplir le réservoir d’eau. Tout le village d’El Chaltén est alimenté par l’eau des rivières descendant des glaciers et est donc potable. Petit lavage à l'eau claire également de la carrosserie du camping-car qui en a bien besoin. Lessive du linge qui en a autant besoin ! (évidemment dans le camping-car pour ne pas polluer cette magnifique nature !).
Soirée crêpes et « C’est pas sorcier »... et bivouac sympa.

Lundi 9 novembre :

Après l’école, les petits jouent dehors à leur cabane. Les grands jouent dedans le camping-car avec carte routière dépliée, guides touristiques ouverts, copies PDF des blogs de nos amis voyageurs sur la tablette... Nous préparons l’itinéraire du prochain mois.
Début d’après-midi, nous partons randonner le long du Lago del desierto.



Une petite plage de cailloux d’ardoise avec une vue superbe sur le glacier Huemul, nous invite à nous poser au bout d’une heure de marche. Il faut dire que le sentier est assez difficile, voire un peu limite par endroit.


Je construis un barrage avec Victor et Anaïs construit un bateau avec sa maman.

De retour de la balade, nous reprenons la piste en sens inverse et nous dirigeons vers notre étape de demain, à savoir une grande rando demain de plusieurs heures.
Mais avant cela, nous devons repasser la difficulté de l’aller, la grande montée assez pentue avec un sol non stabilisé et aucune visibilité en face alors que nous devons prendre de l’élan pour monter. Finalement, ça secoue mais ça ne se passe pas trop mal.
La route qui longe le río de las vueltas est merveilleuse avec aujourd’hui un grand soleil qui éclaire les montagnes et l’eau de la rivière.




Nous bivouaquons sur le parking de l’Hostería El Pilar avec une vue incroyable sur le Fitz Roy, le Poincenot, le Saint Exupéry.

Mardi 10 novembre :

Ce matin, pour l’école, ce n’est pas maths ou français mais sport ! Nous partons randonner dès 9h30. Et aujourd’hui, c’est une grande rando de prévue...
Nous arrivons tout d’abord au bout d’1h15 au mirador qui nous offre un joli point de vue sur le glacier Piedras Blancas.

Puis nous continuons notre chemin en traversant une belle forêt avant d’arriver au campement Poincenot.


Nous avons déjà fait 7 km et avons franchi un dénivelé de 300 mètres et le plus beau de la rando est encore à venir mais il se mérite. Il s’agit de monter encore pendant 1,5 km un dénivelé de 450 mètres. C'est le petit raidillon en zig-zag ci-dessous.
Nous hésitons mais sentons nos enfants capables de parcourir ce dernier sentier très très scabreux. Péniblement, très péniblement nous parcourons 1,5 km en 1h15. Anaïs et Victor sont très courageux (nous aussi !) et montent sans se plaindre alors que nous marchons depuis bientôt 4 heures.

Mais au bout de quelques derniers efforts, nous arrivons à un endroit Whaouuuuu où nous surplombons la Laguna de los Tres au pied de l’immense glacier de los Tres.


Nous sommes rendus à 1200 mètres d’altitude. L’endroit est merveilleusement beau. La lagune est gelée. Ses rives sont recouvertes de neige. Face à nous, toute une chaîne de pics montagneux dont les sommets atteignent entre 2200 mètres et 3400 mètres. Bon, le plus haut est le Fitz Roy qui a la tête dans les nuages aujourd’hui. Le nom donné initialement par les Tehuelches à cette montagne est le Cerro Chaltén qui signifie « montagne qui fume » car justement, elle est quasiment tout le temps entourée de nuages.
Nous profitons de ce superbe cadre pour pique-niquer sous un superbe soleil qui nous oblige à nous découvrir et nous fait prendre quelques couleurs. Nous avons une vue à 360° avec derrière nous tout au fond, l’immense lac Viedma.
Après manger, nous descendons au bord de la lagune gelée et continuons pendant une centaine de mètres près d’une autre lagune dans laquelle les eaux du glacier fondent. Du coup, cette lagune n’est pas gelée car régulièrement, de gros glaçons se détachent du glacier. L’eau a une couleur que nous n’avions pas encore vue jusqu’à présent. Le turquoise est encore plus turquoise. La menthe glaciale est encore plus glaciale. C’est juste incroyable.


Il est 14 heures, il reste presque 3,5 heures de marche. Il est donc temps de redescendre. Nous croisons de nombreux marcheurs de toutes nationalités qui regardent nos deux grands enfants avec des yeux étonnés de les voir rendus en haut de ce sentier si chaotique. Nous entendons « ¡ que lindo este niño ! » et avons beaucoup de sourires et de petits échanges avec les autres randonneurs.
Nous croisons les australiens que nous avions rencontrés il y a quelques jours sur leurs vélos. Sympa !
En fin de rando, les enfants ont encore le courage de courir et de grimper aux arbres. Mais comment font-ils ?

Il est 17h30, nous arrivons au camping-car en même temps que la pluie. Nous sommes fiers de nos enfants qui ont marché 17 km en montagne durant 7 heures et franchi un dénivelé positif de 750 mètres.
Nous rejoignons El Chaltén pour récupérer les mails. La connexion wifi ne nous permet pas autre chose et il nous est impossible de surfer et donc de mettre à jour le blog qui ne l’a pas été depuis un moment en raison de la difficulté à se connecter dans les parcs nationaux. On ne peut pas tout avoir !
Voilà, c’en est fini pour les glaciers où nous aurons passé 14 nuits en tout entre Torres del Paine au Chili et les parcs nationaux Los Glacieres en Argentine (Perito Moreno et Fitz Roy). Vous avez pu comprendre par nos articles et en voyant nos photos que tout cela nous a enchantés. Que la nature est belle !

Et voici le lien pour aller lire l'épisode n°12 de Dany le nain.

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