Photo Alpagas

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mercredi 22 juin 2016

Brésil du 13 au 20 juin : Corumbá, Pantanal, Bonito, Jardim

763 km parcourus du 13 au 20 juin
33 710 km parcourus depuis le départ



Lundi 13 juin :


Nous avons passé la frontière Bolivie-Brésil et nous nous sommes installés à Corumbá sur le port du río Paraguay. Cet immense fleuve prend sa source en Amazonie brésilienne, prend le nom de Paraná, traverse le Paraguay, l’Argentine et alimente en partie le Río de la Plata, le plus grand estuaire du monde entre Buenos Aires et Montevideo. Nous l’avions déjà longé au début de notre voyage en montant vers les chutes d’Iguazú. Cela voudrait-il dire que notre boucle va bientôt se refermer ? Je le crains...
Corumbá, ville de plus de 100 000 habitants a été durant la première moitié du 19ème siècle l’un des plus importants ports fluviaux d’Amérique du sud. Il y avait à l’époque 12 consulats et 25 banques internationales. L’arrivée du chemin de fer en 1945 a tué le commerce fluvial et a mis fin à la richesse de Corumbá. Il demeure de cette période quelques bâtisses de caractère.

La ville aujourd’hui vit de l’exploitation du minerai de fer et du manganèse, du commerce, de la contrebande et du trafic de drogue avec la Bolivie.
Corumbá est agréable, calme, accueillante et nous invite à profiter et à nous y reposer un peu. Après 6 semaines de pause, l’école a repris depuis hier, après la fin du passage de la famille.
Les brésiliens sont hyper avenants et gentils. Quel accueil ! La barrière de la langue est pourtant là, mais peut-être parce que Corumbá est une ville frontalière d’un pays où l’on parle encore un peu le Castillan, on arrive à communiquer en espagnol. Il faut dire que le portugais n’a rien à voir avec la langue que nous parlons depuis plus de 10 mois. Les brésiliens se plient en 4 pour trouver une réponse à nos questions. Par deux fois, on demande à un passant une indication. Ne sachant nous la donner, celui-ci traverse la rue et va demander à un autre passant et revient nous renseigner. Plusieurs autres habitants viennent vers nous et nous posent des questions. Un monsieur à qui on demande où on peut trouver du wifi nous invite à venir chez lui ! C’est gentil mais ayant plusieurs heures à passer sur internet, je me réfugie au Subway pour enfin récupérer le retard pris ces dernières semaines sur le blog. La Bolivie et les hauts plateaux andins étaient des lieux assez compliqués pour trouver du wifi. Les rares mises à jour se sont faites en 3G par des cartes Sim achetées comme on le fait dans chaque pays. Mais encore fallait-il trouver du réseau suffisant pour charger les photos et comme nous avons souvent dormi dans des endroits reculés, c’était un peu difficile. Bref, nous voici de nouveau dans un pays plus développé au niveau du wifi qui semble de bonne qualité. Le blog est à jour...
Nous passons une deuxième nuit sur les berges du fleuve Paraguay.

Mardi 14 juin :

Les magasins sont aujourd’hui ouverts contrairement à hier, journée fériée au Brésil. Matinée courses alimentaires, recherche en vain d’une laverie (tant pis, les draps attendront encore). Je me mets à regarder de près à mes problèmes de charge de mes deux batteries auxiliaires et trouve la panne. C’est en changeant ma batterie du porteur il y a deux jours à Santa Cruz en Bolivie et en tirant un peu sur les fils pour la brancher (en raison des bornes + et – inversées par rapport à nos batteries européennes) que j’ai cassé un fusible de 50 ampères. Des fusibles d’avance, j’en ai de 3 sortes différentes et plein ma caisse de pièces détachées, mais évidemment pas de ce modèle. Je pars, sans espoir, faire le tour de plusieurs magasins de pièces auto : sans succès. Je dois donc bricoler un système et fabriquer un porte-fusible de type maxifuse et trouver un câble assez gros pour supporter les 50 ampères. Pas de câble dans les magasins mais simplement du petit de 2,5mm qui chauffe. Trop dangereux. Je coupe au niveau de ma batterie auxiliaire un câble un peu trop long et en fait mon bonheur avec des cosses achetées chez un petit couple de vieux tenant une boutique d’électricité auto et avec de la gaine thermo-rétractable sortie de ma caisse magique. Ça recharge ! Cool, une nouvelle panne diagnostiquée et réparée.
Le temps que je retourne au Subway mettre à jour le journal de bord d’Anaïs et de Victor sur le blog, Audrey passe un moment à discuter avec Marie-Claude et André, un couple de retraités châtelleraudais, voyageant en camping-car 4x4 en Amérique du Sud. Échanges d’info, eux venant du Pantanal brésilien, nous venant de Bolivie.
Premier plein de carburant depuis quelques semaines avec autant de facilités. Plus besoin de négocier le fait qu’on veuille bien nous servir et surtout le prix, comme en Bolivie. De plus, le gasoil est censé être de meilleure qualité qu’au Pérou et en Bolivie, bien qu’on n’ait pas eu de soucis dans ces pays andins, certainement en raison de la suppression de la vanne EGR et du FAP avant le départ, et à l’additif « Chameau Plus » rajouté à chaque plein en Bolivie. Pas de fumées noires, pas de problème de puissance y compris à 4 500 mètres d’altitude.
Nous prenons la route et faisons nos premiers kilomètres au Brésil. Nous n’avions fait qu’une rapide incursion de deux jours au mois de septembre l’an dernier pour venir voir les chutes d’Iguazú et le barrage d’Itaipú. Un nouveau passage au Brésil n’était pas prévu mais finalement, nous allons y passer un mois. On est impatient de découvrir ce pays.
Nous sommes dans le Pantanal, cette immense région partagée entre le Brésil et un petit morceau de la Bolivie et du Paraguay.



C'est une immense plaine à moins de 100 mètres d’altitude traversée par de nombreuses rivières (le río Paraguay et ses affluents). La superficie est d’environ 40% de celle de la France, soit 230 000 km².
Le Pantanal est la plus vaste zone humide de la planète. C’est une terre d’extrêmes. La saison des pluies commence en décembre et il tombe un mètre d’eau en 6 mois. Mais le niveau peut monter jusqu’à 5 mètres quand les eaux de la zone située en amont se déverse dans cette immensité marécageuse. En saison sèche, 80% de l’étendue inondée devient savane. Il fait jusqu’à 50°. Assoiffés par la sécheresse, les animaux doivent lutter pour survivre. L’immense bassin de rétention naturel créé en saison humide, telle une grosse éponge, va lentement se vider en aval alimentant durant plusieurs mois les ríos Paraguay et Paraná, jusqu’à l’estuaire du río de la Plata.

En ce moment, l’eau s’est retirée et les marais s’assèchent. Des centaines d’espèces d’oiseaux, de reptiles et de mammifères se concentrent ici. Contrairement à l’Amazonie où il est assez difficile d’observer les animaux en raison de la densité de la végétation, il est assez facile ici d’observer la faune dans ces plaines. 
Le Pantanal est classé par l'Unesco au Patrimoine Mondial Naturel et également comme Réserve Biosphère depuis l'an 2000.



Nous descendons par le grande route de Campo Grande jusqu’au carrefour de Buraco das Piranhas et quittons l’excellent enrobé pour nous enfoncer dans le Pantanal Sud et l’Estrada-Parque do Pantanal. Sur les conseils d’autres voyageurs, dont les bretons Alex et JB, nous n’avons pas voulu faire la boucle complète de 120 km. La piste de terre rouge est en assez bon état mais fait toujours souffrir mon amortisseur qui semble tout de même avoir envie de nous mener jusqu’au terme de notre voyage car il tient toujours le coup. Nous traversons de magnifiques marécages recouverts de Jacinthes d'eau. Nous roulons sur 20 km et traversons 20 ponts en bois qui semblent en bon état.



Beaucoup d’arrêts pour apprécier la faune. Les enfants assis sur les genoux d’Audrey se régalent autant que nous à chercher les animaux. La faune est riche, près de 7000 espèces animales. Rapidement après avoir quitté la route, nous voyons des caïmans et un gros iguane vert.


Le Pantanal regroupe la plus grande concentration de reptiles au monde. Environ 35 millions d’individus avec une densité pouvant atteindre 150 reptiles au km².

Nous admirons plein de sortes d’oiseaux dont nous ne connaissons pas les noms à part un martin pêcheur, un superbe colibri jaune et vert avec son long bec pointu ou un magnifique toucan toco. Je rêvais d’en voir un à l’état sauvage. Ça, c’est fait...
 

Nous nous émerveillons devant la diversité de ces oiseaux.
Vacher luisant :
Héron tigre :


Biguá :
Caracara huppé :



La nuit va bientôt tomber et les bivouacs ne sont pas possibles sur le bord de la piste. Nous avons traversé un petit village tout à l’heure. Demi-tour et nous nous posons pour la nuit à Passo do Lontra au bord du río Miranda. Nous bivouaquons face au vieux pont de bois remplacé par une immense structure en béton.



Mercredi 15 juin : 

Ça y est, le rythme tranquille du matin est repris. Audrey fait école, je me couche dans la capucine et écris sur le PC ces quelques lignes. Nous buvons notre petit café. Le casque que j’ai sur les oreilles me diffuse l’album « Essence Ordinaire » du groupe toulousain Zebda dont un des membres, Vincent Sauvage est passé avec sa famille en camping-car en Amérique du Sud dans son tour du monde, il y a quelques années. Son récit de voyage "Cent mille bornes", est d'ailleurs un livre qu'Audrey a adoré.
Je sors en fin de matinée négocier avec un des habitants un tour en barque à moteur sur le río Miranda. Mon premier interlocuteur est un peu cher mais m’appelle un de ses amis qui accepte de nous promener deux heures à la découverte du Pantanal et de sa faune. Son bateau est un peu moins puissant, consomme donc moins d'essence donc la sortie peut être moins chère. Ça nous convient.

Jacinthes d'eau :
 

Rapidement, nous faisons une première pause à la recherche des traces fraîches des jaguars. A peine descendus de l’embarcation, nous voyons dans la boue des gros pas de cet animal assez présent dans ces zones humides. Nous ne nous attendions pas à trouver des traces de sa présence si près des habitations. Mais pas de jaguar à l’horizon. Le jaguar est le plus grand prédateur d’Amérique du sud. Il pèse, dans la région du Pantanal, environ 100kg en raison de son alimentation (zébu, caïman, carpincho...).
Nous faisons une deuxième pause chez un artiste sculpteur qui œuvre à coup de lapidaire et de ciseaux à bois sur un morceau de bois. Il est en train de tailler un superbe Ara sur un Anaconda. Magnifique travail. Dommage que la soute soit pleine et le porte-monnaie bientôt vide.

Nous remontons le cours de cet affluent du río Paraguay. Il y a quelques beaux hôtels-lodges et quelques bateaux habités.

Les maisons sont construites sur pilotis en raison de la montée des eaux en saison des pluies. C’est sauvage, calme, reposant.


Nous admirons les envols et vols de magnifiques oiseaux.






Nous voyons des Yacarés. Le guide pince avec ses doigts la queue de l'un d'entre eux. Le crocodile s’enfuit dans les jacinthes en ¼ de seconde.
Des Capybaras qui sont les plus gros rongeurs du monde, appelés aussi Carpinchos en Argentine, sont sur les berges.
Un toucan passe en vol au dessus de nous. Magique.
Nous avons la chance de voir un nid de Tuiuiu, grand échassier de la famille de la cigogne.

L’arbre voisin accueille des Spatules Dorées, autres échassiers au bec en forme de spatule.

Plein d'autres oiseaux dans les arbres et dans les airs.
Héron siffleur au bec rose :
Grande aigrette blanche :
Biguá :




Notre guide prend son temps et nous propose de nous pêcher du poisson pour ce midi. Au bout de son gros hameçon, il accroche des poissons qui mesurent déjà 20cm ! Il aimerait nous pêcher des piranhas.
Au bout d’une heure, toujours rien. Il abandonne mais nous avons passé un agréable moment à admirer cette pure nature, à écouter les cris des oiseaux et à observer cette femelle Capybara prendre soin de ses 4 petits à quelques mètres de nous.
Nous voyons un iguane vert, gros lézard herbivore mesurant 1,50 mètre de la tête à la queue.
Un Paroare Huppé nous montre sa jolie crête rouge.
Au bout de 3 heures de promenade au lieu des 2 initialement prévues, nous revenons au petit port et retrouvons notre camping-car où nous remplissons les ventres affamés de nos enfants. Il est 14h30.
Retour par la piste de terre jusqu’à la grande route asphaltée. Plusieurs pauses sont nécessaires pour profiter des Yacarés et autres Caïmans présents dans les marécages.



Une fois rejoint le bitume, nous continuons de chercher les animaux et voyons perroquets et toucans voler.

Autre chance, celle de voir un animal pourtant nocturne, un Tapir, espèce mesurant deux mètres de long et pesant plus de 150 kg.

Nous voyons des élevages de Zébus avec leur grosse bosse graisseuse au niveau du garrot. Les éleveurs possèdent 95% de la région. Ils élèvent 8 millions de bêtes. Malheureusement, de nombreux arbres sont abattus pour l’élevage intensif.



Petit détour à la Fazenda San Francisco, ferme proposant plein d’activités dans le Pantanal. Mais à quel prix ! Petite déception mais le budget n’est pas raisonnable. En revanche, nous admirons sur le parking une quantité de perroquets Aras Bleus. Ils sont en liberté mais apprivoisés tout de même par les propriétaires qui les nourrissent avec des bananes. Superbe spectacle.







Anaïs et Victor se demandent ce qu'on ferait si on avait des fourmilières géantes comme celle-ci dans le jardin ! Nous demandons si nous pouvons rester dormir sur l’immense parking. Ils acceptent à raison de 12€ par personne. Nous fuyons !
30 km plus loin, nous bivouaquons à l’entrée de la ville de Miranda.


Jeudi 16 juin :

Nous prenons la route en milieu de matinée vers Bonito. La route asphaltée est en parfait état et traverse de jolies plaines, marécageuses par endroit.


Les montagnes ne sont pas très loin. Nous montons très doucement jusqu’à 400 mètres d’altitude. Quel bonheur de rouler sans avoir à éviter sans cesse trous et dos d’ânes. On fait du plus de 80 km/h de moyenne ! Nous prenons tout de même le temps de chercher les animaux et observons quelques toucans hauts perchés dans les arbres qui n’ont pas encore perdu leurs feuilles malgré l’hiver qui approche. Les températures sont chaudes et supérieures à 25°.
Rapidement, nous arrivons à la ville de Bonito, ville étape et départ de beaucoup d’excursions dans le secteur. Ville très touristique avec beaucoup d’agences, de magasins de souvenirs, d’hôtels et de bars. La ville est propre, bien arrangée, agréable et les gens sont toujours aussi souriants et avenants.
Cabines téléphoniques originales en forme d’animaux de la région.

Nous réservons des excursions pour les 3 prochains jours et passons un moment à étudier la suite (et la fin...) du parcours. Nous n’avions pas prévu initialement de passer par le Brésil, nous lisons donc nos guides, étudions la carte et traçons notre itinéraire qui va nous mener à Montevideo d’ici un bon mois. Le trajet va se faire au plus court pour rejoindre la côte Atlantique distante de plus de 1 300 km puis nous longerons l’océan et les plages brésiliennes vers le sud jusqu’à l’Uruguay. Il nous reste donc seulement environ 3 000 km à faire. Apéro.

Vendredi 17 juin :

Après l’école, nous partons un peu au sud de Bonito, à l’Aquário Natural. Nous empruntons une bonne piste de terre rouge.
Nous voyons un Urubu à tête rouge. Nous dérangeons ce vautour en plein repas d’un tatou écrasé.
Nous partons faire du snorkeling, soit de la nage avec masque et tuba, dans le río Baía Bonita.
Nous faisons auparavant un petit entraînement et test d’étanchéité de notre matériel dans une piscine où l’eau n’est qu’à 16°.
Puis, nous marchons le long de passerelles aménagées sur 500 mètres de long à travers une magnifique forêt. La flamme olympique des prochains JO de Río est passée par ici il y a quelques jours.



Observation de singes dans les arbres se nourrissant de noix de palme (dont on extrait la controversée huile de palme).


Nous arrivons à la source du río d’une incroyable limpidité.

Jamais encore, nous ne nous étions baignés dans une eau aussi claire. Nous nageons durant 50 minutes sur un parcours de 800 mètres jusqu’à ce que le río rencontre les ríos Formoso et Formosinho. Une barque nous suit pour assurer la sécurité, elle recueillera d’ailleurs Victor qui a un peu froid au milieu du parcours. Nous contemplons une variété de petits et gros poissons et de plantes subaquatiques magnifiques qui ondulent avec le petit courant. Nous nous laissons nous aussi porter par le courant et flotter grâce à nos gilets de sauvetage.

Il y a une trentaine d’espèces différentes dont majoritairement des Dourados.




L’eau est à 22° et nous apprécions les combinaisons. Les rayons du soleil traversent l’eau profonde de 1 à 2 mètres. Nous avons vraiment l’impression de nager dans un aquarium géant, où les poissons de 30 à 40 cm pour les plus grands n’ont pas peur de s’approcher de nous et de nous frôler.
Arrivés au bout de la nage, nous marchons quelques pas jusqu’à un endroit où les 3 ríos réunis se jettent en cascade dans un agréable bassin.
Nous montons en haut d’une passerelle et nous accrochons au mécanisme d’une tyrolienne où l’arrivée se fait en se lâchant deux mètres au dessus de l’eau. Anaïs ne se sent pas de la faire. Victor n’hésite pas.



Nous revenons à notre point de départ en empruntant les passerelles de la « Trilha dos animais ».

Nous observons un Yacaré et des Caititus, ou Pécaris à collier, mammifères ressemblant à des petits sangliers.
Nous voyons quelques toucans Tucanillo ou « Araçari à oreillons roux ». Cet animal vit en général dans les forêts humides au bord des lacs et des fleuves. Il a le plumage vert foncé avec le croupion et le haut de la poitrine rouges et le ventre jaune. Sa tête et sa gorge sont noires. Son immense bec, dentelé et crochu, est noir bordé de jaune. Il se nourrit de fleurs, nectars, insectes, œufs et oisillons.



Nous voyons des singes Sapajous dans les arbres. Pour les amateurs du capitaine Haddock, c'est d'ailleurs une de ses insultes ! (n'est-ce pas Philippe ?)

 Observation d'Agoutis d'Azara, petits rongeurs au pelage doré
Pour nous réchauffer après cette baignade rafraichissante, nous sautons dans une piscine à l’eau bien chaude et aux petits jets massant nos dos qui ont souffert des pistes en Bolivie, en buvant une petite bière.

Sur la piste du retour, nous avons l’incroyable chance de voir un tamanoir, également nommé fourmilier géant ou grand fourmilier.


C'est un grand mammifère insectivore natif de l'Amérique centrale et du Sud. L'espèce est la plus grande de sa famille avec une taille moyenne comprise entre 180 cm et 220 cm et un poids allant de 25 kg à 40 kg. Le tamanoir est reconnaissable à son museau allongé, sa queue touffue, ses griffes avant longues et son pelage de couleur distincte. Le tamanoir se nourrit principalement de fourmis et de termites, en utilisant ses griffes de devant pour les déterrer et sa longue langue collante de 45 cm pour les recueillir.
Retour sur la place du village de Bonito, pour bivouaquer la nuit. Près de nous, un vieux pick-up Ford à moteur V8.

Samedi 18 juin :


Nous partons à l’ouest de Bonito vers la Gruta do Lago Azul située à une vingtaine de kilomètres de la ville dont 18 de bonne piste de terre rouge mais qui ruine toujours un peu plus qu’il ne l’est déjà mon amortisseur. Jolis paysages de savane avec palmiers et de beaux Piuvas Roses en fleur annonçant le début de la saison sèche.


La grotte a une ouverture de 40 mètres de diamètre avec une quantité de lianes et de racines qui pendent.
Nous descendons dans les entrailles de la terre par un escalier bien aménagé et le bleu se révèle de plus en plus intense.

65 mètres plus bas, un lac souterrain aux eaux transparentes reflète la lumière d’un bleu intense. Dans ces eaux profondes d’au moins 90 mètres (les plongeurs n’ont pas pu descendre plus bas) vivent des espèces microscopiques et des crustacés. Dans le fond ont été trouvés par des expéditions franco-brésiliennes menées en 1992 des fossiles de grands mammifères comme un paresseux géant et un tigre « dent de sabre » datant de 1,8 millions d’années à 11 000 ans... Ce n’est pas très précis, d’accord...



Les parois de la grotte sont recouvertes de stalagmites et de stalactites aux formes surprenantes. Nous nous amusons à en trouver avec des formes d’animaux.




Sur le chemin du retour, nous voyons coiffée d’une petite houppette, un Seriema.
Puis, sur une autre branche, un Anu-Preto.
Un peu plus loin, un Verao Príncipe avec son petit ventre gris.
Enfin, 8 perroquets Arara Vermelha sont posés sur un même arbre. Ils mesurent 90 cm de la tête à la queue. Incroyable spectacle.





Quelle chance de voir tous ces animaux à l’état sauvage et pas derrière des grillages d’un zoo... Nous ne verrons plus les zoos de la même façon après en avoir vu autant en Amérique du Sud et notamment dans le Pantanal mais aussi aux Galápagos en Equateur, sur la péninsule Valdés et dans la province de Misiones en Argentine.
Nous reprenons la route et croisons de nouveau la famille Suizas en ruta que nous avions déjà vue à Corumbá. Les enfants, ravis de recroiser, profitent que les grands discutent pour entamer un loup touche-touche et un jeu d’élastique.
Puis, nous roulons en direction de notre excursion de demain. Une dizaine de kilomètres de piste vient prendre le relais de la route.
A la tombée de la nuit, nous voyons un autre fourmilier géant. Il s’avance tranquillement, ce qui nous laisse tout le temps de l’observer. C’est un régal !
La nuit tombe de très bonne heure. Il est 17h30 quand nous nous posons sur le parking du site de Buraco das Araras. Peu de temps après, la gardienne vient nous signaler que nous ne pouvons pas dormir là. Nous insistons un peu. Elle téléphone au propriétaire qui nous donne son autorisation. Ouf !

Dimanche 19 juin :

Câlins des enfants dans le lit au réveil qui viennent me souhaiter une bonne fête des papas. Quel bonheur ! La nuit a été d’un calme comme nous n'en n’avions pas eu depuis longtemps. Pas un bruit, pas un aboiement, pas un moteur de voiture, pas une voiture avec une sono de boîte de nuit... Juste à 6 heures du mat’, le bruit d’un employé du parc avec son souffleur de feuilles sur le parking...
Nous sommes dès 8 heures à l’entrée du parc. Comme le parc est un peu excentré des lieux d’hébergements touristiques et que nous sommes en saison creuse, nous sommes les seuls à être pris en charge par un guide qui nous emmène au Buraco das Araras. Il s’agit d’un gouffre, le plus grand d’Amérique du sud, avec 100 mètres de profondeur, 160 mètres de diamètre et 500 mètres de circonférence. C’est une ancienne grotte dont le plafond s’est effondré il y aurait environ 200 000 ans.



Environ 120 perroquets Araras Vermelhas vivent ici. Ils se nourrissent de noix de palmier Acrocomia. Ils mesurent 90 cm et ont une envergure de 125 cm. Nous restons plus d’une heure à observer leur comportement et à admirer leur vol dans cet immense gouffre. C’est un spectacle magique. Leurs cris résonnent.









Le propriétaire du site, est également là avec son appareil photo pour immortaliser les perroquets, comme s’il venait pour la première fois les observer.
Un autre perroquet d'une autre espèce sur une branche.
Un Urubu et un nid d'Urubu dans la paroi.

Le long du chemin, nous voyons encore un nouvel animal, un Tamanoir Mirim. Celui-ci est beaucoup plus petit que les deux tamanoirs géants vus les jours précédents et du fait de sa petite taille, il parvient à grimper aux arbres. Vu le comportement de notre guide qui reste l’observer de nombreuses minutes et à prendre des dizaines de photos de l’animal, nous comprenons que nous avons beaucoup de chance de le voir.


Fourmi géante du Pantanal faisant certainement une partie du repas des tamanoirs. 
Nous observons un Geai Acahé.
Après avoir utilisé le wifi du parc pour récupérer les mails et faire des Skype avec la France et le Cameroun, nous prenons la route vers la ville de Jardim que nous atteignons 35 km plus loin. Un camping sympa nous a été signalé par les voyageurs bretons. Ils y ont vu il y a quelques semaines perroquets et toucans dans les arbres et ont fait du snorkeling. Nous arrivons à Jardim et nous rendons compte que le camping était en fait face au parc Buraco das Araras. Bien que nous ne soyons pas fan de camping et que nous ayons fait 35km, nous décidons d’y revenir car le lieu a l’air sympa.
Depuis le début du voyage, nous avons payé moins d'une quinzaine de nuits pour dormir et en particulier dans les grandes villes (Lima, Valparaiso, Cuzco). On a une préférence pour des endroits en pleine nature, même isolés ou pour des places de villages. Et puis, les campings à 10-20€ par nuit, ça empiète vite sur le budget...
Arrivés sur place, pas de soleil donc pas de snorkeling d’autant plus que nous n’avons pas de combinaisons. Pas de perroquets ni de toucans mais bien d’autres oiseaux et animaux que nous prenons plaisir à observer. 
Trogon Rosalba :
Couple de Hocco à face nue :

 Râle de Cayenne :
Agouti de Azara :
Barbecue comme nous n’en avions plus fait depuis l’Argentine il y a quelques mois. La viande est au Brésil de bonne qualité et à prix plus que raisonnable, environ 3€ le kilo ! Apéro et bon repas...
Après-midi tranquille. Après un court temps d'école, nous laissons les enfants jouer dehors avant de les enfermer durant les 3 prochaines journées de route qui nous attendent pour rejoindre la côte Atlantique. Rangement, jeux avec les enfants aux Légos... Machine à laver au camping à prix correct comparé aux 3€ le kg que nous demandaient les dernières laveries (et on arrive vite à 15 kg). On lave d'habitude tout le linge dans notre bidon étanche mais de temps en temps, c’est appréciable de se coucher dans des draps propres ! Oui, on va apprécier notre gros électroménager de retour à la maison... Au fait, le congélo fonctionne de nouveau depuis que nous sommes repassés en dessous des 2 000 mètres d’altitude. Le thermomètre affiche entre 0 et 10° ce qui est bien pratique tout de même pour boire une bière fraîche. Le chauffe-eau fonctionne lui aussi dès le premier coup depuis que nous avons quitté les Andes. Là haut, il fallait l’enclencher une dizaine de fois avant qu’au mieux, il ne démarre.
Promenade au bord de l’eau limpide et d'une couleur étonnamment turquoise.



Lundi 20 juin :

A peine levé, je sors profiter de la nature qui elle aussi se réveille. J’observe un Martin-Pêcheur et un Colibri.

Durant l’école, je profite de l’eau du camping et me lance dans le lavage de la carrosserie qui en a bien besoin. Le dernier coup, c’était à Lima il y a bientôt deux mois et depuis, on a fait quelques kilomètres dont pas mal sur pistes poussiéreuses.
Matinée jeux en extérieur pour les enfants, nettoyage, café, cuisine... Anaïs et Victor observent des toucans et des singes dans les arbres.
En début d’après-midi, après avoir récupéré nos 15 kg de linge lavés et séchés pour 5€, nous prenons la route, faisons une pause pleins, vidanges et wifi à Jardim et après avoir à nouveau étudié le parcours, roulons vers l’océan Atlantique. Il est à 1 200 km à l’est. La route est revêtue d’un bon asphalte. Il s’agit juste de rester vigilant à certains nids de poules énormes. Les terres rouges sont cultivées de maïs et de très longs trains routiers de 25 mètres de longueur avec leurs deux remorques acheminent les céréales vers d’énormes coopératives agricoles.
A la tombée de la nuit, bivouac dans une station-service à Maracaju.

Je vous laisse en compagnie de Dany le nain qui a vécu une tragédie dans le salar de Uyuni.

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