Photo Alpagas

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jeudi 28 juillet 2016

Uruguay du 16 au 26 juillet : La Pedrera, Punta del Este, La Barra, José Ignacio, Maldonado, Casapueblo, Pan de Azucár, Montevideo

395 km parcourus du 16 au 26 juillet
37 300 km parcourus depuis le départ



Samedi 16 juillet :

C’est avec un brin d’émotion que je commence à rédiger ce 60ème et dernier article de notre formidable aventure que vous avez été si nombreuses et si nombreux à lire. Et oui, l'extraordinaire voyage que nous vivons depuis bientôt un an prendra fin d'ici 10 jours.
Les journées défilent et nous rapprochent chaque jour un peu plus de Montevideo. A peine 200 km nous séparent du port de départ du camping-car et de l’aéroport d’où nous nous envolerons le 26 juillet. Nous avons donc tout notre temps pour profiter pleinement de la côte Atlantique de l’Uruguay que nous allons suivre jusqu’à la capitale.
Nous sommes hors saison touristique et la côte est déserte. Tout est fermé.
Aujourd’hui est une journée bien triste. En plus d’être malheureux de devoir dans 10 jours arrêter ce beau voyage, c’est la première journée où le temps pourri nous empêche de sortir du camping-car. Nous sommes à La Paloma en bord de mer et le vent est très violent et fait bouger le camping-car dans tous les sens. On se croirait presque en Patagonie ! La pluie ne cesse de tomber toute la journée. Ça n’aide pas à remonter le moral !!! Anaïs et Victor sont d’une patience incroyable et s’occupent toute la journée à leurs différentes activités (bricolage, dessin, atelier modelage, jeux de société, lecture...). Audrey est malade et passe la journée au lit.
On allumerait bien les PC pour s’occuper, d’autant plus qu’on a du wifi, mais nous n’avons pas assez d’énergie pour recharger les batteries. Comme nous ne roulons quasiment pas ces derniers jours et que le soleil n’est présent que quelques heures au mieux par jour, ni l’alternateur, ni le panneau solaire ne rechargent suffisamment les batteries du véhicule. Il s’agit donc d’être économe et de conserver l’énergie.
Soirée crêpes pour réchauffer nos estomacs et l’intérieur du camping-car.
Bref, une journée bien morose, la première du voyage. 

Dimanche 17 juillet :

Après deux nuits passées sans bouger à La Paloma, nous remontons un peu au nord vers le village de La Pedrera. Il paraît que c’est noir de monde l’été en janvier et février. On veut bien le croire à la vue de tous les établissements (restos, bars, campings, supérettes...) mais nous sommes bien les 4 seuls touristes aujourd’hui à braver le froid et le vent glacial. Le village n’est qu’un quadrillage de rues sablonneuses bordées de maisons secondaires quasiment toutes fermées. La balade sur la plage est agréable mais super fraîche. Mais par rapport à hier, il ne pleut plus ! L’hiver est bien là et le vent fort rend les températures ressenties à mon avis bien négatives.



Nous marchons jusqu’à une épave de bateau échoué sur la plage. Il ne reste plus grand-chose de la proue toute rouillée. On cherche, mais pas de trésors.
Retour vite fait et sans traîner au camping-car pour se réchauffer avec un petit café.
Nous prenons la route vers le sud. Les paysages sont plats et sont de grandes zones agricoles où des vaches paissent l’herbe grasse. Nous arrivons à la plus grande et plus huppée des villes balnéaires de l’Uruguay : Punta del Este. C’est le lieu de villégiature préféré des riches familles argentines et brésiliennes.
Les hauts immeubles modernes de béton, d’acier et de verre nous accueillent. C’est bétonné comme beaucoup de villes côtières. Mais malgré tout, la ville est assez aérée. Les immeubles sont espacés. L’architecture est variée.
Nous retrouvons, une famille de voyageurs, les Glob3trotters, avec qui nous sommes en contact depuis deux jours suite à un mail que j’avais lancé sur un forum de voyageurs pour savoir s’il y avait du monde dans le coin. Agnès, Philippe et leur fille Eva 8 ans sont eux aussi en fin de voyage. Ils terminent une aventure de deux ans en camping-car depuis les Etats-Unis, le Canada, l’Amérique Centrale et l’Amérique du Sud.
Nous les retrouvons donc dans un quartier résidentiel au bout de la péninsule de Punta del Este. Rapidement, nous partons marcher sur la rambla pour profiter du beau temps. Les enfants apprécient de pouvoir courir et se dégourdir les jambes.
La côte est très ventée de ce côté de la péninsule pour le plus grand plaisir des surfeurs.


Nous arrivons sur la Playa Brava où la plus célèbre des sculptures de l’Uruguay émerge du sable. En 1982, l’artiste chilien Mario Irrazábal, a créé cette œuvre lors des premières journées internationales de sculptures modernes en plein air. Cette grande statue appelée « La Mano » ou « El Manotazo del Ahogado » (La Main du Noyé) représente cinq doigts sortant du sable. Cette œuvre fait partie d’une série de mains, symbolisant la présence de l’homme dans la nature, que l’on peut aussi trouver dans le désert d’Atacama, à Venise et à Madrid.



Nous traversons la péninsule et arrivons à l’abri du vent sur la Playa Mansa et le port de plaisance.


La Rambla est bien animée en ce dimanche et l’ambiance y est bien agréable. Les terrasses de cafés et de restaurants sont remplies, les argentins et uruguayens sirotent leur maté à l’abri des palmiers, des voitures tuning avec la musique à fond passent dans les rues en faisant vrombir leur moteur.


Nous trouvons refuge dans nos camping-cars, les petits d’un côté, les grands de l’autre. Agréable soirée passée en compagnie de cette famille bretonne. Nous nous racontons nos anecdotes de voyage...

Lundi 18 juillet : 

Nous passons la matinée de nouveau à discuter bien au chaud dans nos véhicules. Après un nouveau repas partagé ensemble ce midi, nous partons marcher l’après-midi sur la pointe de la péninsule. Le phare de 1860, haut de 45 mètres, a été construit avec un mélange de terre volcanique de Rome. Les prismes de verre du système d’éclairage viennent de France.
En face est bâtie la paroisse Notre Dame de la Candelaria, mère protectrice des marins.
Ce bout de la péninsule n’est pas envahi d'immeubles mais de sympathiques maisons y ont été construites.



Au large, l’île de los Lobos accueille une colonie de 180 000 lions de mer. Le phare de l’île est l’un des plus puissants du monde et est visible à 40 kilomètres pour aider les marins entrant et sortant de l’estuaire du rio de la Plata. L’estuaire à cet endroit est large de plus de 200 kilomètres !
Il y a bien des musées et d’autres lieux à visiter à Punta del Este mais là encore, la saison touristique est à son plus creux et tout est fermé. De plus, la journée est fériée en Uruguay. Nous marchons donc le long de l’océan et cela est bien agréable sous le soleil.
Nous continuons notre marche jusqu’au port de Punta del Este où les petits chalutiers partagent les lieux avec les luxueux yachts, certainement de riches propriétaires étrangers venus placer leurs dollars dans ce paradis fiscal qu’est l’Uruguay.


D’énormes lions de mer, dont un monstre de 300 kg environ, se régalent des restes de poissons. Nous achetons des filets juste arrivés de la pêche du jour et préparés devant nous.



Retour vers le camping-car en profitant du soleil couchant sur l’île Gorriti.


De nouveau, nous partageons une agréable soirée en compagnie d’Agnès, Philippe et Eva. 

Mardi 19 juillet :

Nous disons au revoir ou peut-être à bientôt à nos compagnons de voyage. Certainement que nous nous croiserons de nouveau sur la route de Montevideo.
Nous roulons vers La Barra, à 20 km au nord de Punta del Este. Il s’agit là aussi d’une station balnéaire chic où les hôtels et restaurants, boutiques d’antiquité et galeries d’art haut de gamme s’adressent à une clientèle très fortunée.
Le Puente Leonel Viera a une forme bien originale malgré sa date de fabrication remontant à 1965. Un deuxième pont a été construit en parallèle en 1999 car la circulation à double sens était dangereuse et de nombreux accidents se produisaient en raison de sa forme en vagues.

Arrêt repas bien agréable dans un coin bien sympathique.




Nous allons visiter le musée de la mer. Voici un lieu à ne pas manquer pour les prochains voyageurs de passage en Uruguay. Un passionné a consacré sa vie à réunir tous ces objets, coquillages, squelettes d’animaux marins... venus du monde entier.

La collection est d’une richesse incroyable. On pourrait passer 4 jours dans ce musée qu’on n’arriverait pas encore à lire tous les panneaux explicatifs de toutes ces pièces occupant 600 m². On y voit des impressionnants squelettes de baleines, d’orque, de dauphins, de cachalots.


On y voit des animaux empaillés : lions de mer, oiseaux par dizaines, pingouins... Des centaines d’escargots, de langoustes, d’araignées de mer, de mollusques, d’hippocampes... On y voit un énorme poisson lune de 2,60 mètres (un Mola Mola !) comme nous en avions vu en mer au large de l’île de Chiloé au Chili. On y voit une reproduction de gigantesque raie Manta comme nous en avions vue aux Galápagos. On y voit des éléphants de mer comme nous en avions vus à la péninsule Valdés en Argentine. Que de souvenirs du voyage !


Le créateur du musée présente également des centaines d’objets sur le thème des stations balnéaires et des vacances des années 1920 à 1960.


Il y a même une salle des pirates...


Visite passionnante et très enrichissante. On est surtout impressionné par la diversité, la beauté et la quantité de coquillages différents.




Nous traversons la rue et visitons avec le même ticket d’entrée le musée des coléoptères où 3 collections d’insectes (dont la plus vieille a 80 ans) ont été réunies dans ce même endroit. Il y a des milliers d’insectes. Impressionnant !




La journée continue par la visite de la fondation Pablo Atchugarry. C’est un espace entre nature et art, avec un parc de sculptures de plusieurs hectares. L’endroit est des plus agréables et de très belles sculptures de plusieurs artistes sont exposées. Malgré le froid, nous profitons pleinement des lieux et nous régalons.






Puis, une salle renferme la collection permanente des œuvres du sculpteur uruguayen contemporain Pablo Atchugarry.
De renommée mondiale, (bon nous, on ne connaissait pas !), il expose ses œuvres en bronze, en bois ou en marbre de Carrare dans le monde entier et beaucoup en Europe. On a adoré !




Nous voyons des œuvres en cours de réalisation par Pablo Atchugarry mais l'artiste n'est pas là à sculpter ces énormes blocs de marbre de Carrare, dommage.

Nous roulons encore vers le nord... il semblerait qu'on n'ait pas très envie de se rapprocher de Montevideo et donc de voir arriver la fin du voyage ???
Arrêt à José Ignacio, station balnéaire des classes supérieures et des stars. Les maisons sont impressionnantes. Les architectes dessinent de magnifiques villas de plusieurs centaines de mètres carrés avec des baies vitrées gigantesques ouvertes sur l’océan.


Certaines demeures et villas ont en plus une vue sur l’arrière de la maison et donc sur des lagunes charmantes.


Mais le village de José Ignacio a su conserver son caractère pittoresque avec sa petite place, son phare, ses côtes rocheuses, ses maisons en pierre et en bois.

Nous montons en haut du phare à 33 mètres au dessus du niveau de la mer.


Bivouac tranquille au pied du phare avec un joli lever de lune. 


Mercredi 20 juillet :

Grande promenade sur la plage très agréable. Il fait un super temps mais apprécions tout de même nos blousons.


Recherche de jolis coquillages. Nous trouvons des œufs de Caracoles (d’escargots de mer).
Nous en voyons déjà des centaines depuis des jours sur le sable mais nous pensions que ces boules ressemblant à une matière plastique étaient de la pollution. Nous avons appris au musée de la mer visité à La Barra qu’il s’agissait donc d’œufs de gros coquillages.
Dans un des œufs, il y a même un mini coquillage en formation.
Nous reprenons la route en début d’après-midi après cette agréable matinée et roulons jusqu’à Maldonado. Petit arrêt rapide sur la place centrale sans grand intérêt. Visite de la cathédrale San Fernando.
Visite du Cuartel de Dragones (le baraquement des Dragons), caserne militaire édifiée entre 1771 et 1797.
Exposition des différents Héros de l'Indépendance des différents pays d'Amérique du Sud : San Martín, O'Higgins, Bolivar... et bien entendu le libérateur de l'Uruguay, Jose Artigas.

Nous roulons vers Punta Ballena, près de Maldonado. C’est là que nous visitons une construction incroyable : le vaste ensemble de Casapueblo créé par l’artiste uruguayen Carlos Páez Vilaró.

Carlos Páez Vilaró (1923-2014) était un peintre, potier, sculpteur, peintre de murales (grandes fresques dans les villes), auteur, compositeur et constructeur.

Cet art lui a permis de voyager dans le monde de la peinture, de la sculpture et tout ce qui peut se créer. Parmi ses créations, il y a entre autres la Casapueblo, une sculpture ''vivante'' dans laquelle il était possible de vivre, de peindre et d’héberger ses amis connus durant ses voyages et durant sa vie.




Carlos Páez Vilaró s’est inspiré de la forme des nids de boue créés par le fournier (Hornero) – un oiseau qui plane en Uruguay et en Argentine. Casapueblo est une œuvre d’art de ciment blanchi à la chaux, une folie de l’architecture entièrement construit, à partir de 1958, dans un style purement méditerranéen, par l’artiste avec l’aide des pêcheurs locaux. Il est impossible de ne pas penser, à la Sagrada Familia ou à d’autres constructions de Gaudí à Barcelone.



L’artiste n’a respecté aucun code de construction d'une maison banale mais a plutôt suivi ses idées de génie et ses extravagances pour former une sculpture « habitable ». Cette maison a été construite sans angle droit (sauf les fenêtres) par étape sur une durée de 40 ans.








Le musée-atelier-galerie d'art de Casapueblo est ouvert au public mais seulement 5 salles se visitent alors que cette œuvre est construite sur plus de 10 niveaux ! Une partie de ce domaine est devenu un hôtel... de luxe.
On a adoré cette œuvre de construction dans laquelle sont présentées les autres œuvres d’arts de l’artiste (sculpture, peinture).









Ce soir est notre dernier bivouac du voyage dans un lieu sauvage. Les prochains seront dans Montevideo. Et quelle chance nous avons d’être ici, sur la Punta Ballena, près de cette œuvre d’art face à une immense baie où le soleil s’apprête à se coucher. De riches touristes payent une fortune pour dormir dans la Casapueblo juste à coté de nous et ils ont la même vue que nous ! Nous admirons durant plus d’une heure le ciel prendre des couleurs incroyables.

Nous avons vu durant ce voyage des couchers de soleil magnifiques mais celui-ci restera l’un si ce n’est le plus beau de notre aventure. Le ciel s’embrase de jaune et d’orange. Un vrai spectacle. Nous sommes vraiment gâtés pour ce dernier bivouac ! Merveilleux cadeau de la Nature.




Jeudi 21 juillet :

Ça y est, Mamantresse annonce ce matin à Anaïs et Victor que l’école est terminée et que les « grandes vacances » commencent... Cris de joie dans le camping-car !
Nous roulons vers Pan de Azucár. Nous sommes au pied de la colline haute de 400 mètres qui porte le même nom, celle derrière laquelle le soleil se couchait hier soir face à nous.
Nous n’avons pas le courage de nous engager sur le sentier qui y monte car il nous est annoncé comme boueux et pas très facile. Nous nous contentons de la grande aire de jeux et du petit parc animalier. Mais une fois de plus, nous avons du mal avec tous ces pauvres animaux en cage, d’autant plus que nous avons vu nombre d’entre eux en liberté durant notre voyage en Amérique du Sud. Nous sommes vraiment conscients de la chance que nous avons eue de voir évoluer durant cette année tant d'animaux différents dans leur élément naturel. 

Nous reprenons la route pour notre dernier trajet, celui qui va nous mener en 100 kilomètres à Montevideo.
Nous passons devant l’aéroport d’où nous repartirons dans 5 jours. Ça sent vraiment la fin.
Puis, nous arrivons en terre connue et retrouvons les lieux où nous avions commencé notre aventure en camping-car il y a 11 mois !

Nous roulons jusqu’au port de Montevideo où nous avions récupéré notre camping-car le 28 août 2015. La boucle est bouclée. Plus de 37 000 kilomètres parcourus... Nous éteignons, le cœur serré,  notre balise GPS là où nous l’avons allumée il y a 328 jours.

La mécanique a tenu le coup, même si j’en ai douté ces dernières centaines de kilomètres. Il y a de plus en plus de bruit dans le train avant (amortisseur, roulement, silentblocs, direction ?). On verra cela en France... Heureusement que les routes en Uruguay étaient globalement bonnes.
Bivouac sur un parking de restaurant. Coucher de soleil sur la baie et la vieille ville de Montevideo.
Pour nous remonter le moral, on s’ouvre notre dernière boîte de foie gras amenée par Liliane et Daniel, et on boit un coup ! Nous sommes dans un état d’esprit particulier, partagé entre le chagrin de terminer cette si riche aventure et la joie de retrouver notre famille, nos amis, notre maison et notre petit confort quotidien... Du coup, on reboit un coup. Mais nous sommes toujours dans le même état d’esprit... Je ne me rappelle plus du reste de la soirée. 

Vendredi 22 juillet :

Nous partons visiter Montevideo. Nous étions déjà passés par ici au début du voyage et logions dans un appartement en attendant l’arrivée de notre camping-car. Mais Anaïs était bien malade à ce moment là et nous avions passé beaucoup de temps à faire les formalités administratives et douanières pour la sortie du port et l'entrée du véhicule sur le territoire uruguayen. 
Nous marchons donc sur la rambla, cette longue balade aménagée le long de l’estuaire du Río de la Plata. La promenade est agréable. Le beau temps est encore au rendez-vous.
L’atmosphère de la vieille ville de Montevideo est sympathique. Nous sommes à la recherche des vieux bâtiments colorés et des vieux immeubles cachés entre des constructions de béton plus récentes. L’ensemble manque d’entretien et les façades auraient besoin d’un bon rafraîchissement. Il y a beaucoup d’immeubles néo-classiques et de style art-déco.













Quelques vieilles voitures et vieux camions donnent plus encore de charme à cette découverte de Montevideo.







Enfin, beaucoup de murs sont recouverts de fresques de street-art. Là encore, nous apprécions et nous nous prenons au jeu de chercher de nouveaux graffs.










Nous arrivons Place de l’Indépendance qui marque la frontière entre la vieille ville et le centre moderne.

Au centre de la place, un monument a été érigé en hommage au Général Artigas, libérateur de l’Uruguay et Héros de l’Indépendance. Sa statue, haute de 17 mètres, est impressionnante. Ces cendres reposent dans un étonnant et gigantesque mausolée sous la place gardé par deux militaires.


La place est bordée de monuments modernes, dont celui de la Présidence de la République.



La Puerta de la Ciudadela, est l’unique vestige de l’ancienne citadelle qui fut la construction militaire la plus importante de Montevideo.
Un peu plus loin vers l’extrémité de la péninsule, nous arrivons Plaza de la Constitución, cœur de la vieille ville. Elle est mignonne avec ses kiosques et petites fontaines. Les uruguayens prennent le temps de siroter leur maté.

Déjeuner le midi sur une autre agréable placette où nous dégustons de bonnes empanadas.
Nous arrivons dans le quartier du port. L’endroit est lui aussi sympathique, notamment avec son Mercado del Puerto, halles où prennent place des restaurateurs spécialisés dans les Parilladas qui cuisent des kilos et des kilos de viandes. Locaux et touristes se mêlent dans ce joyeux environnement bruyant.

Dehors, spectacle de rue de Tango. Sympa.
Puis, nous commençons nos démarches pour le départ du camping-car sur le bateau prévu le 17 août. Nous nous rendons à la société KMA EUKOR que nous avons retenue pour le retour. Cette compagnie, qui ne prend en charge des camping-cars que depuis 2014, est deux fois moins chère que ce que nous avons payé à l’aller sur la compagnie Grimaldi qui a le monopole dans le sens Europe-Amérique du Sud. Ignacio, qui gère notre dossier depuis quelques semaines est très professionnel, très accueillant ; il nous reçoit de manière très agréable et nous explique toutes les phases du transport. Nous verrons comment se passe le transport mais les premières impressions sont très agréables avec cette société à qui nous confions notre bébé pour traverser l’océan Atlantique.
Je prépare pour les futurs voyageurs un fichier avec toutes les procédures et indications utiles pour le trajet retour, sur la compagnie EUKOR. N’hésitez pas à me le demander par mail.
Nous laisserons donc en gardiennage sécurisé notre camping-car lundi 25. Il embarquera sur l’Asia Captain, le 16 août et naviguera en faisant escale à Zarate en Argentine du 17 au 19, à Santos au Brésil le 22, à Vitoria au Brésil du 23 au 24, à Tema au Ghana du 31 au 1er septembre, à Bremerhaven en Allemagne le 7 septembre et arrivera théoriquement à Anvers en Belgique le 9 septembre. Bien entendu, ces dates ne sont pas fixes et changeront certainement. Vous pouvez suivre la position GPS du bateau en cliquant ici.
Les formalités sont donc vite accomplies et les frais portuaires payés à la banque en cash en dollars. Le fret se paye plus tard avant de récupérer le camping-car.
Retour au camping-car. Les enfants jouent au parc. Nous commençons à réfléchir à l’aménagement du camping-car pour le retour et à penser aux bagages que nous ramènerons avec nous.
Panne de gaz ; la bouteille remplie il y a seulement 15 jours n’a pas dû l’être entièrement. Tant pis, il n’y aura plus d’eau chaude, ni de frigo, ni de gaz pour la cuisson durant les 3 derniers jours. Donc pas de douche, des bières à température ambiante (de toutes façons, il ne fait pas plus de 12°C quand on se lève la matin !), et 3 jours de pique-niques pour le plus grand bonheur des enfants !

Samedi 23 juillet :

Matinée sans bouger. On commence à préparer le départ. Évidemment, nous sommes attristés de décrocher des murs du camping-car tous les dessins, bricolages affichés par les enfants durant cette année. La carte d’Amérique du Sud est également décrochée. Nous tenons, afin d’éviter les vols sur le bateau et dans les différents ports, à laisser paraître le véhicule comme s'il était vide. Les placards seront vidés et leurs portes laissées ouvertes.
L’après-midi, sous un ciel couvert, nous marchons sur la rambla et dans un le parc José Enrique Rodó aménagé avec une exposition de photos en plein air. Sympa.







Retour au camping-car et au wifi de la pizzéria voisine pour se mettre à jour sur le blog et préparer la mise en ligne de cet article. 
Nous rencontrons des promeneurs de chiens comme nous avions vus à Buenos Aires.

Dimanche 24 juillet :

Drôle de journée aujourd’hui. Les enfants vont jouer autour du camping-car. Quant à nous, nous nous lançons dans la préparation du départ imminent. Il s’agit de préparer nos bagages à emmener dans l’avion ainsi que le camping-car pour la traversée maritime. Que choisir ? Évidemment, ce sont nos souvenirs qui sont les plus précieux, tout ces petits (ou gros...) articles achetés sur les différents marchés d’Equateur, de Bolivie, de Pérou... Les risques de se faire visiter le camping-car durant le stockage sur les ports de Montevideo et d’Anvers ainsi que durant la traversée et les escales (Brésil, Ghana...) sont importants... Mais le risque de perdre ou de se faire ouvrir les bagages de soute est également important d’autant plus que des grèves Air France sont prévues sur notre vol Madrid-Paris, et donc que nos bagages risquent de ne pas forcément suivre... Il y a bien les bagages à main mais comment faire entrer des dizaines de kilos dans 4 petits sacs... Bref, nous sortons tout des placards, de la soute, des différents coffres et nous rendons compte de la quantité de souvenirs accumulés durant cette année de voyage...
Les heures défilent, il y en a partout ! On en profite pour faire un brin de nettoyage et nous rendons compte des kilos de poussières que nous avons également accumulés durant ces quelques 1 500 kilomètres de pistes et ripios...


De plus, nous faisons en sorte de donner l’apparence que le véhicule voyage à vide. Nous souhaitons donc laisser les placards ouverts et vides pour éviter de donner la tentation de le visiter. Mais où mettre tout ce qui est dedans. Il reste la soute, des doubles fonds de placards... On ruse, on cache, on dissimule... Je joue à Tétris dans la soute qui peut contenir beaucoup de choses.
Les heures continuent à défiler... Les enfants sont d’une incroyable patience et passent la journée dehors à jouer, à faire des lands-arts...


Pour les remercier de leur patience, Audrey les emmène à la fête foraine voisine faire des tours de manège.

Je reste à installer les grilles de protection pour la traversée maritime. Je les avais déjà installées pour l’aller et les avait stockées sous les matelas durant le voyage. Évidemment, ce sont de minces protections mais cela peut toujours dissuader d’éventuels voleurs.
Ça y est, les valises pour l’avion sont bouclées, les bagages à main horriblement lourds sont pleins (jamais, ils nous laisseront entrer dans l’avion avec ça... ce n’est pas grave, on tente !)... les grilles sont posées et on se sent en prison... tous les dessins des enfants et les photos (installées par Anne et Christelle avant notre départ dans les toilettes) sont décrochées... le camping-car est bien triste... Il y fait froid et on n’a quasiment plus de batterie pour faire fonctionner le chauffage... Plus de gaz non plus pour prendre une bonne douche chaude. Plus de moral non plus. Bref, c’est la loose...


On partage avec Audrey une dernière Heineken et on se fait des sandwichs avant de se mettre sous la couette pour une dernière nuit dans le camping-car.

Lundi 25 juillet : 

Le réveil sonne ce qui n’était pas arrivé depuis bien longtemps. C’est pour m’habituer à lundi prochain où cette fois-ci, il sera là pour me réveiller pour aller au boulot ! Mais ce matin, il est là pour nous réveiller pour aller au port de Montevideo. Mais bon, il y a déjà bien longtemps que je ne dors plus. La nuit a été courte. Nous avons rendez-vous avec la société Eukor à l’entrée du port. Ignacio avec qui nous avons traité jusqu’à présent a délégué ce matin à un de ses collègues car il était occupé à autre chose. Mais il a tenu à se faire remplacer par un francophone pour faciliter les démarches. Fausto nous accueille avec le même professionnalisme qu’Ignacio. Pour ceux qui nous suivent depuis le départ et qui se souviennent de la galère que nous avions rencontrée à l’arrivée à Montevideo il y a un an où nous avions passé 48 heures à effectuer les innombrables démarches administratives et douanières, on se demande bien comment ça va se passer aujourd’hui. L’avantage est que cette fois-ci, c’est Fausto qui va tout gérer pour nous. De suite, je laisse ma famille au terminal de passagers (qui n'est pas autorisée à entrer dans la zone portuaire) avec tous nos bagages pour l’avion et me rend avec Fausto au scanner. Il s’agit d’un énorme camion qui scanne le véhicule (comme à l’aéroport pour scanner les bagages avant de prendre l’avion) et qui recherche drogue, explosifs, armes... Ils ne trouvent rien... mais on voit bien sur la photo les endroits chargés dans le camping-car !

Le camping-car voyagera les portes de placards ouvertes avec l'apparence d'être vide.

Puis nous partons immédiatement vers la douane. Là, Fausto est confus et désolé que les fonctionnaires de la douane nous fassent attendre quelques dizaines de minutes. Il s’en excuse plusieurs fois et en vient à nous emmener au bar et nous invite à commander aux frais de sa société. Durant ce temps, c’est lui qui s’occupe de tout gérer et de faire les formalités administratives. C’est assez confortable de boire un café pendant que tout se fait tout seul pour ce 20ème et dernier passage de douane. Pas d’inspection du camping-car si ce n’est la vérification que les bouteilles de gaz sont bien vides.
Puis au bout d'à peine deux heures de formalités au total, Fausto prend le volant de notre camping-car, nous fait coucou par la fenêtre nous laissant avec nos bagages sur le trottoir, et s’en va le garer en lieu sécurisé d’ici à son départ qui semble déjà avancé de 3 jours, à priori le 12 août. La larme à l’œil, le cœur serré, la boule au ventre, nous voyons notre bébé qui nous a transportés dans tant de merveilleux endroits, à la rencontre de tant d’habitants d’Uruguay, d’Argentine, du Brésil, du Paraguay, du Chili, du Pérou, d’Equateur et de Bolivie si chaleureux, si accueillants..., qui s’éloigne de nous.

Ignacio qui nous a rejoint, nous appelle, toujours à ses frais, un taxi Uber qui nous amène à l’hôtel que nous avons réservé pour cette dernière nuit en Amérique du Sud.
Franchement, un grand coup de chapeau à Eukor-MHSA qui a rempli sa mission parfaitement. Nous leur confions notre camping-car en toute sérénité. Nous recommandons ce contact à tous les prochains voyageurs, d’autant plus qu’ils sont deux fois moins chers que la compagnie Grimaldi par qui nous étions passés à l’aller. Malheureusement, Eukor-MHSA ne fait pas le trajet Europe-Amérique du Sud.
Nous arrivons frigorifiés à notre hôtel. Il pleut. Le ciel est gris. Nous apprenons que l’Uruguay est en alerte météo et que de très forts vents sont attendus pour demain et que notre avion ne décollera peut-être pas...
Pour nous remonter le moral, nous faisons des Skype avec les personnes qui nous sont chères et nous nous dirigeons vers le resto Roldos au Mercado del Puerto. C’est dans ce resto que nous avions commencé notre aventure il y a un an. C’est dans ce resto que nous avions commandé une parillada pour deux personnes et que nous n’avions pas réussi à terminer, tellement ce plat de grillades de viande était énorme. Nous nous retrouvons à la même table, la même place. Nous commandons la même chose, mais cette fois-ci, avec l’habitude que nous avons prise de manger de la viande en quantité, nous arrivons facilement au bout de ces grillades. Nous arrivons facilement à bout de la bouteille de Medio y Medio, la spécialité de la maison à base de champagne et de vin blanc.





Retour sous la pluie glaçante à l’hôtel pour notre 346ème et dernière nuit en Amérique du Sud. Audrey se réfugie sous les couvertures avec les enfants pour regarder un dessin animé. Nous avions bien prévu de faire un dernier musée cet après-midi à Montevideo mais le temps pourri ne nous encourage pas à aller marcher dans la ville.
De mon côté, je prends place dans l’espace commun de cette sympathique auberge de jeunesse près du chauffage dans un vieux canapé en cuir déchiré pour écrire ces dernières lignes. Cela me fait de la peine de vous laisser pour ce dernier article avec tant de tristesse après cette fabuleuse année que nous venons de vivre mais bon, c’est ainsi. Cela aura sincèrement été un plaisir pour moi d’avoir partagé avec vous notre quotidien et de vous avoir fait voyager avec nous en Amérique du Sud durant cette extraordinaire parenthèse que nous avons vécue.

Mardi 26 juillet :

Un taxi doit nous emmener vers l’aéroport de Montevideo où nous allons décoller (on l'espère, si la tempête se calme !) à 11h55 pour Paris CDG avec une escale à Madrid. L’arrivée est prévue mercredi 27 à 9h10.
Durant cette année, nous serons passés par 9 pays mais nous aurons passé 20 frontières différentes. Il ne reste plus donc qu’un 40ème et dernier tampon à mettre sur le passeport et ce sera la fin de cette si fabuleuse aventure que nous aurons vécue en Amérique du Sud.
Ici, s'achèvent mes récits de notre voyage si enrichissant et si passionnant.

Ne ratez pas les derniers articles d'Anaïs et de Victor. Ils ont mené à bien leur projet de raconter durant tout ce merveilleux voyage leurs aventures au quotidien. Ce moment a été l'occasion chaque jour pour eux de dicter à Audrey leurs impressions, leur ressenti de ce que nous avions vu la veille. Cela était aussi, outre le travail de rédaction, le moment de leur expliquer de nouveau ce qu'ils n'avaient pas bien compris. Il est très amusant de lire leurs mots et de voir qu'ils n'apportent pas forcément la même importance ou qu'ils ne retiennent pas la même chose que nous à telle ou telle visite et surtout de voir les progrès qu'ils ont faits en un an. Ce sont eux qui choisissaient leurs photos à mettre sur "leurs" blogs. Je suis fier de ce qu'ils ont accompli. Je les adore.

Une dernière fois, je laisse la place à Dany le nain qui publie ici son dernier épisode. Nous en profitons pour remercier et faire un énorme bisou à Ella, notre nièce adorée, qui durant toute cette année de voyage, a écrit ces 31 épisodes de ce malheureux nain de jardin sorti des étagères de Gifi qui nous avait été offert à notre mariage. Nous avions pour mission de le faire voyager et il nous a suivis dans les plus beaux endroits de notre si belle et incroyable aventure : Machu Picchu, îles des Galápagos, désert d’Atacama, chutes d’Iguazú, Ushuaia, île de Pâques, Valdés, Pantanal, glacier Perito Moreno, forêt amazonienne, salar de Uyuni, lac Titicaca... et dans bien d’autres endroits... Il a aussi vécu des moments de galère comme cette longue panne à Calama. Tout comme nous, il a décollé et atterrit 12 fois en avion, il a parcouru plus de 37 000 kilomètres en camping-car (pour l’anecdote, on revient avec 37 000 photos !), il nous a suivis jusqu’à près de 5 000 mètres d’altitude. Il a fait comme nous de très agréables rencontres d'autres voyageurs, Mary et Manu, Anne-Sophie et Benoît, Catherine et Philippe, Alex et JB, Marion et Daniel, Thyfaine et David, Valérie et Christian, Valérie et Jérôme, Valérie et Alain, Agnès et Philippe, Mathilde et Ken, Catherine et Nico, Carola et Pablo, Lætitia et Valentin et tous les autres...
Nos relations avec Dany le nain n’ont par contre pas été toujours aussi amicales mais nous garderons un beau souvenir de ces moments partagés et de la tête des autres touristes quand nous sortions Dany le Nain de notre sac à dos pour le prendre en photo... Merci à toi Ella et bravo pour ton imagination !


Merci à nos amis, anciens voyageurs, qui nous ont donné cette envie de vivre cette aventure. Je pense aux Sanagustins (futurs Plem’mobile !), aux Espaclas et aux Marais... Merci à vous !
Merci également à ma grande sœur Christelle qui a passé beaucoup de temps, à chaque parution d’article, à me faire remonter les corrections et fautes d’orthographe.
Merci à mon papa, aux parents et au frère d'Audrey, de nous avoir rejoints si loin au bout du monde pour partager tant d'expériences fortes et enrichissantes.
Merci pour leur sourire, leur gentillesse, leur accueil, leur sympathie à tous les peuples d'Amérique du Sud.
Et puis merci à vous toutes et à vous tous de nous avoir suivis durant cette année de voyage : famille, amis, collègues, clients, anonymes, anciens voyageurs, futurs voyageurs.... Le blog des Mollalpagas a reçu plus de 60 000 consultations ! Merci pour tous vos petits messages, vos mails et les moments partagés sur Skype qui malgré l'éloignement, nous ont permis de rester proches de vous. 
FIN

Articles précédents :

Brésil, Uruguay du 6 au 15 juillet : Canela, Gramado, Chuy, Parque Santa Teresa, Punta del Diablo, Laguna Negra, Aguas Dulces, La Paloma

Brésil du 29 juin au 5 juillet : São Francisco do Sul, Blumenau, Bombinhas, Florianópolis

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